J’ai récemment dévoré le livre de Reed Hasting & Erin Meyer : La règle ? Pas de règles !. Le co-fondateur et président de Netflix y dévoile l’approche qui leur a permis de créer une entreprise toujours aussi innovante. Dès le début il insiste sur un critère important : l’excellence. Et pour eux cultiver l’excellence au sein des équipes et primordial. Je vous propose de découvrir dans cet article les clés pour la cultiver dans vos équipes.
Avant tout, c’est une question d’attitude :
- « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. »
- « On est plus fort en groupe. »
- « Le fardeau supporté en groupe est une plume. »
- …
Le nombre de citations et de proverbes qui montrent qu’en groupe on est meilleur est impressionnant. Pourtant, Will Felps, un docteur, et chercheur, a conduit une expérience sociologique qui démontre un aspect qu’on oublie souvent. Je résumerais cela par « la pomme pourrie qui abime tout le panier ».
L’expérience :
Dans l’expérience, plusieurs groupes d’étudiants sont créés. On leur demande de prendre des décisions managériales simples pendant 45 minutes.
Sauf que dans plusieurs groupes ils ont implanté un acteur incognito qui est là pour saboter. Les autres groupes sont les groupes témoin.
Chaque acteur avait comme consigne d’avoir une de ces attitudes :
- Le pessimiste dépressif : se plaint de tout et répète régulièrement qu’il doute que le groupe soir capable de réaliser la tâche.
- Le crétin : remet en question les suggestions des autres mais ne propose pas d’alternatives. Il se positionne en expert.
- Le tire-au-flanc : dira « peu importe » « OK » « si tu le dis » « je m’en fiche »
En moyenne, les groupes avec un saboteur ont réalisé une performance 30 à 40% inférieure à celles des groupes témoin ! En effet, ils ont passé plus de temps à débattre et se disputer. Ils n’ont pas partagé d’informations intéressantes et ont globalement moins communiqué. Pire, les étudiants ont adopté les comportements du saboteur 🤯.
La conclusion de l’étude affirmait que : peu importe l’excellence du meilleur élément d’une équipe, le résultat de l’équipe reflète la performance du pire membre.
Vous pouvez retrouver les résultats complets de l’étude dans cette publication : How, when, and why bad apples spoil the barrel: Negative group members and dysfunctional groups de Will Felps.
Ce que démontre cette étude c’est que l’attitude négative d’un membre a un impact significatif sur la performance de l’équipe dans son ensemble. Et donc une équipe qui excelle peut perdre toute motivation à cause d’un seul membre.
Mais dans ce cas, je fais quoi ?
Hum… Déjà, commencez par discuter avec le membre en question pour voir les raisons de son attitude. Vous pourrez le rappeler à l’ordre ou travailler ses motivations intrinsèques avec lui pour le re-mobiliser. En cas d’échec, vous serez obligé de le sortir de l’équipe avant qu’il ne fasse trop de dégâts.
C’est aussi une question de compétences
Le deuxième aspect nécessaire pour construire une équipe qui excelle est de la composer avec des gens excellents. Thank you captain obvious.🦸♂️
Choisir les meilleurs pour dans une équipe crée un environnement où les échanges sont intéressants et où les idées créatives, pointues ou innovantes sont nombreuses.
A contrario, avoir des membres moyens donnera des conversations moyennes et de rares voire peu d’idées nouvelles.
De plus avoir des membres moyens envoie le message aux autres que c’est OK de ne pas savoir, de ne pas préparer, de ne pas s’investir. Et les membres les plus créatifs quitteront cet environnement qui n’est pas intellectuellement stimulant pour eux.
Les meilleurs veulent côtoyer les meilleurs !
Avez-vous pensé à la taille de l’équipe ?
Max Ringelmann a mené une série d’expériences qui prouvent que dans un groupe chaque individu déploie moins d’efforts que s’il était seul sur une tâche. Et, plus l’équipe a de membres, plus l’effort individuel est réduit. C’est la théorie du « social loafing » c’est à dire la flemme sociale.
Il y a donc une diminution des performances individuelles dans une tâche collaborative simple, imputée au manque de coordination et à la paresse sociale.
Si vous avez des doutes, il suffit de repenser à vos réunions. Lorsqu’on est 2 ou 3 tout le monde participe. Dans une réunion à 10 et plus seules 2 ou 3 personnes participent réellement. Les autres se contentent d’écouter.
Pour contrer ce facteur, composez des équipes de moins de 10 personnes dans la mesure du possible.
En conclusion
Pour que vos équipes soient dans l’excellence il faut :
- sélectionner les plus motivés et les leaders
- sélectionner les plus compétents
- faire des équipes les plus petites possibles.
Bien sûr, l’excellence se cultive. Donc l’environnement de travail doit correspondre à la volonté d’excellence. Le matériel doit être à la pointe, les salaires au top et enfin laisser une autonomie logique à votre équipe.
L’agile fonctionnera ici avec encore mieux ;).