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Mindset de l'entrepreneur avancé

Gérer l'épuisement, le doute et cultiver sa résilience
10 novembre 2025 par
Mindset de l'entrepreneur avancé
SAS CREASILA, Bouchra Benkassem
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Vous vous souvenez de l'excitation des débuts ? Cette énergie électrique, vibrante, lorsque vous vous êtes lancé dans l'aventure entrepreneuriale.

Mais, très vite, cette excitation s'est vue accompagnée de sentiments un peu moins... glamour. Vous connaissez sûrement cette impression de jongler avec quinze balles en même temps. La comptabilité, la prospection, la création de contenu, la gestion technique... et au milieu de tout ça, votre cœur de métier, que vous n'avez presque plus le temps de faire.

Puis viennent les nuits où le sommeil ne vient pas , parce que votre cerveau refuse de se mettre sur "off". Et n'oublions pas ce fameux syndrome de l'imposteur, ce petit diable sur l'épaule qui vous murmure que vous n'êtes pas à la hauteur.

On nous vend constamment l'image de l'entrepreneur "hustler", celui qui ne dort jamais et travaille 20 heures par jour. À force, on finit par croire que le stress, l'épuisement et le doute permanent sont des passages obligés , presque des preuves de notre engagement.

Soyons clairs : c'est faux.

Ces nuits blanches et ce stress ne sont pas des médailles à arborer fièrement. Ce sont les symptômes de pièges très concrets , des schémas de pensée dans lesquels nous tombons tous par manque de recul.

Car la réalité de l'entrepreneuriat, c'est aussi cela :

  • Faire face aux prospects qui font les morts après plusieurs devis.
  • Devoir refaire des travaux parce que le résultat n'est pas exactement ce que vous vouliez (et découvrir au passage votre perfectionnisme).
  • Gérer ces difficultés quotidiennes qui sèment l'incertitude et mettent votre patience à rude épreuve.

Soyons honnêtes : l'entrepreneur et le doute sont quasiment des synonymes. Ce doute est permanent.

Dans un monde en constante évolution, face à la concurrence, aux complexités administratives et aux évolutions du marché , une qualité devient plus qu'indispensable : la résilience.

L'entrepreneuriat est un marathon, pas un sprint. Ce dossier n'est pas une solution miracle. C'est une exploration franche des racines de cet épuisement et de ce doute. C'est un guide pour vous aider à cultiver la résilience nécessaire pour non seulement survivre, mais prospérer.


Partie 1 : Les Racines de l'Épuisement et du Doute

Pour surmonter l'épuisement, il faut d'abord comprendre d'où il vient. Ce n'est pas seulement un manque de sommeil ; c'est un décalage profond entre vos actions, vos attentes et la réalité. Souvent, la course effrénée que vous vivez n'est que le symptôme de pièges de pensée bien plus profonds. Identifions le premier.

A. Le Piège du Perfectionnisme : Quand "mieux" devient l'ennemi de "fait"

Le perfectionnisme, cette quête incessante de la perfection , ressemble à un atout formidable. Après tout, qui ne voudrait pas offrir des produits ou services irréprochables ?. Vous mettez un point d'honneur à ce que tout soit impeccable.

Pourtant, derrière cette façade séduisante, le perfectionnisme se révèle être un frein redoutable pour votre entreprise. Il se manifeste par cette tendance à fixer des normes extrêmement élevées, si élevées qu'elles en deviennent souvent irréalistes.

Si vous vous reconnaissez là-dedans, vous connaissez sûrement déjà les conséquences directes :

  • La procrastination (ou "paralysie par l'analyse"). Vous peaufinez encore et encore. Cette recherche de la perfection peut entraîner la "paralysie par l'analyse". La peur de ne pas atteindre l'objectif idéal que vous vous êtes fixé paralyse l'action. Résultat : le projet ne sort jamais.
  • L'indécision chronique. Chaque choix devient une montagne. La peur de l'erreur, qui est le cœur même du perfectionnisme, peut rendre la moindre prise de décision incroyablement difficile.
  • La difficulté à déléguer. Vous vous surprenez à penser : "Ce sera plus rapide et mieux fait si je le fais moi-même." L'entrepreneur perfectionniste a un mal fou à lâcher prise , craignant que les autres ne fassent pas les choses aussi bien que lui. Cela vous conduit tout droit au micro-management et, inévitablement, à la surcharge de travail.
  • L'épuisement. Tout simplement. Cette quête de la perfection consomme un temps et une énergie considérables. Vous vous retrouvez piégé dans un véritable cercle vicieux d'auto-sabotage: plus vous vous épuisez à chercher la perfection, moins vous êtes efficace, ce qui renforce votre sentiment de ne pas être à la hauteur.

Productivité du dirigeant

B. Le Mythe du "Hustler" et le Piège du Manque de Limites

Parlons de cette culture du "hustle", ce mythe de l'entrepreneur qui doit se sacrifier sur l'autel de sa réussite. Le stress permanent et cette course effrénée sont souvent perçus comme une fatalité. En réalité, ce sont les symptômes de pièges très concrets.

L'un des plus courants est votre incapacité à définir et poser vos limites.

Les limites ne sont pas des murs, ce sont des frontières saines. Ce sont des frontières que l'on se crée pour se protéger. Elles sont absolument nécessaires pour ne pas subir les autres, mais surtout pour être en cohérence avec soi, ses valeurs et ses besoins.

Quelles valeurs ? Votre santé mentale. Votre temps en famille. Votre besoin de sommeil. Votre créativité, qui ne peut pas s'épanouir dans un état d'urgence permanent.

Dans le domaine professionnel, poser des limites, cela peut signifier :

  • Décider de ne pas travailler plus de 8/9 heures par jour, et comprendre que "plus" n'est pas toujours "mieux".
  • Ne pas répondre aux mails passée une certaine heure. Vous apprenez ainsi à vos clients et partenaires que vous n'êtes pas un service d'urgence 24/7.
  • Couper son téléphone en vacances. Et couper vraiment, pas juste "regarder de temps en temps".
  • Apprendre à dire non. Dire non à un projet qui ne vous passionne pas. Dire non à un client qui ne respecte pas votre travail. Dire non au "scope creep" (ces demandes qui s'ajoutent sans cesse au devis initial).

Mais soyons clairs : une limite qui apparaît et disparaît n'est pas claire et personne ne la respectera. Le "oui, mais c'est juste pour cette fois" est le meilleur moyen d'invalider votre propre règle.

Et cela nous amène au point le plus crucial : pour faire respecter ses limites, il faut d'abord respecter les siennes. Si vous continuez à envoyer des mails pendant vos congés, pourquoi râler si votre chef vous demande de faire quelque chose ?. (Et pour un entrepreneur, le "chef", c'est souvent le client... ou vous-même).

C. Les "Drivers" Inconscients : Nos Motivations Saboteuses

Vous avez l'impression de lutter en permanence contre quelque chose en vous ?

Peut-être êtes-vous cet entrepreneur qui est tout le temps débordé et n'a jamais de temps pour lui. Ou cette dirigeante qui a l'impression de porter le monde sur ses épaules. Ou encore celui qui rend service à tout le monde, mais ne comprend pas pourquoi personne ne le soutient en retour.

Souvent, ce contre quoi vous luttez n'est que la face visible de vos "drivers".

Identifiés par Taibi Kahler, les drivers sont des motivations profondes, ancrées en nous. Ce sont nos moteurs. Nous portons tous 1, 2, voire 3 drivers dominants.

Dans un environnement sain, ils sont formidables : ils nous permettent d'être productifs et créatifs. Mais dès que vous êtes sous stress, leur côté sombre prend le dessus et engendre des comportements qui vous sabotent.

Les identifier n'est pas les supprimer ; c'est apprendre à les apprivoiser. Voici les 5 principaux :

1. Le Driver "Sois Parfait"

  • Le bon côté : Vous êtes la personne sur qui l'on peut compter. Vous tirez votre énergie de bien faire les choses. Vous êtes attentif aux détails, fiable et incroyablement précis. Votre réputation est celle de fournir un travail impeccable. Vous êtes organisé et vous planifiez tout. C'est votre force.
  • Le côté sombre (le piège) : Le "parfait" n'est jamais atteint. Vous êtes donc régulièrement en retard sur les jalons. Vous passez plus de temps à peaufiner qu'à livrer. Vous avez une peur panique de l'échec et de la critique , ce qui finit par vous paralyser. Vous préférez ne pas faire plutôt que de "mal" faire.

2. Le Driver "Dépêche-toi"

  • Le bon côté : Vous êtes une machine d'abattage. Vous aimez faire les choses vite. Vous adorez les délais et vous êtes très pragmatique. Mettez-vous sous pression et vous êtes d'une efficacité redoutable.
  • Le côté sombre (l'urgence permanente) : Vous avez tendance à procrastiner jusqu'à ce que ça devienne urgent. Le problème, c'est que dans l'urgence, il vous arrive de faire des erreurs. Votre vitesse vous rend impatient avec ceux qui ne suivent pas votre rythme. Vous jonglez avec trop de choses à la fois et vous finissez par vous disperser.

3. Le Driver "Fais des Efforts"

  • Le bon côté : Vous êtes le moteur de l'équipe. Vous êtes enthousiaste, dynamique et vous adorez la nouveauté. Quand un nouveau projet se lance, vous vous y jetez corps et âme. Vous explorez toutes les possibilités , vous aimez quand c'est laborieux.
  • Le côté sombre (le syndrome de l'objet brillant) : Le problème, c'est que vous vous lassez vite. Finir un travail n'est pas votre passion . Vous préférez "essayer" plutôt que "faire". Vous commencez 10 choses, mais vous vous éparpillez et avez du mal à en terminer une.

4. Le Driver "Fais Plaisir"

  • Le bon côté : Vous êtes l'huile dans les rouages. Vous êtes perçu comme le plus sympa de l'équipe. Vous êtes compréhensif, empathique , et vous êtes doué pour souder le groupe. Tout le monde se sent mieux avec vous.
  • Le côté sombre (le paillasson) : Vous êtes tellement concentré sur le fait de ne vexer personne que vous n'osez pas contredire. Vous ne savez pas dire "non" (ce qui est un lien direct avec le manque de limites vu plus haut). Vous prenez la moindre critique comme une attaque personnelle. À force de vouloir plaire à tout le monde, vous vous oubliez.

5. Le Driver "Sois Fort"

  • Le bon côté : Vous êtes le roc. Vous restez calme en toutes circonstances. Vous gérez les crises, la pression et la charge de travail sans jamais stresser. Vous êtes responsable et incroyablement rassurant. Quand tout s'effondre, c'est vers vous qu'on se tourne.
  • Le côté sombre (la forteresse) : Le problème, c'est que vous ne demandez jamais d'aide. Vous refoulez vos sentiments et vous avez tendance à voir les émotions des autres comme un signe de faiblesse. Vous êtes perçu comme froid et distant. Ce driver vous isole et vous empêche de créer le système de soutien dont vous avez, vous aussi, besoin pour votre résilience.

Management pour Dirigeants de PME

Partie 2 : Cultiver la Résilience de l'Entrepreneur

Nous avons identifié les pièges qui mènent à l'épuisement. Parlons maintenant de la compétence fondamentale pour y survivre.

L'entrepreneur qui réussit n'est pas celui qui n'échoue jamais ou qui ne doute jamais. Nous avons établi que le doute est la norme. L'entrepreneur qui réussit est celui qui sait se relever, s'adapter et apprendre .

C'est la définition même de la résilience.

A. Qu'est-ce que la Résilience ?

S'il existe un atout indispensable pour un entrepreneur, c'est bien la résilience. Votre chemin est parsemé de hauts et de bas. Entre la concurrence, les complexités administratives, les évolutions de marché et les aléas de la gestion d'équipe, vous êtes constamment cerné.

Soyons francs : à force d'encaisser les coups, la résilience de l'entrepreneur est ce qui fait la différence.

Vous vous souvenez de vos cours de physique? La résilience d'un matériau est sa capacité à emmagasiner l'énergie lors d'un choc en se déformant, puis à reprendre sa forme .

Pour vous, c'est exactement pareil. La résilience, c'est votre capacité à vous relever, changer de stratégie ou d'approche, et vous adapter pour revenir toujours plus fort . C'est ce qui vous permet de tenir bon quand votre patience est mise à rude épreuve , car tout le chemin vers le succès est semé de difficultés et d'incertitudes qui vous font douter.

Vous devez donc lutter en permanence sur deux fronts : faire fonctionner votre business et dépasser vos propres doutes.

La bonne nouvelle ? La résilience n'est pas innée. Elle se cultive.

Voici les piliers pour la construire activement.

B. Pilier 1 : La Vision et la Clarté (Le "Pourquoi")

Quand le doute s'installe, et il s'installera, votre premier réflexe doit être de vous rappeler pourquoi vous faites tout ça .

Je me souviens d'un formateur qui nous avait demandé d'écrire sur une feuille les raisons qui nous motivaient à créer notre entreprise. Son conseil ? L'accrocher dans notre bureau. Pourquoi ? Parce que "ça nous rappellerait pourquoi on fait ça quand on aura des doutes".

Ce "pourquoi", c'est votre vision.

  • Avoir une vision claire Ce n'est pas un joli slogan pour votre site web. C'est fondamental. Un entrepreneur doit avoir une vision claire de ce qu'il veut accomplir. C'est le socle qui garantit croissance et longévité et la boussole qui guide chacune de vos décisions. C'est cette vision qui doit être suffisamment inspirante pour motiver l'équipe (et vous-même) dans les moments difficiles. C'est ce qui vous fera tenir bon quand vous décrirez les difficultés que vous avez surpassées pour y arriver.
  • Trouver son "Ikigai" Mais comment la trouver, cette vision, sans qu'elle soit déconnectée de la réalité ? Pour définir cette vision, l'outil de l'Ikigai est puissant. Il vous force à trouver le point commun entre quatre cercles essentiels : ce que vous aimez faire, ce en quoi vous êtes doué, ce dont le monde a besoin, et ce pour quoi on peut vous rémunérer. Il vous aide à aligner votre passion avec un modèle économique viable, pour ne pas finir épuisé par un projet qui n'a pas de sens pour vous ou pour le marché.
  • Fixer des objectifs clairs Une vision sans plan reste un rêve. La vision à long terme doit être découpée en étapes concrètes. C'est là que le fait de définir des objectifs trimestriels (SMART) entre en jeu . Ces objectifs sont votre boussole pour la période. Au lieu de regarder l'immense montagne, vous vous concentrez sur le prochain camp de base. Cela rend le travail plus concret et bien plus motivant.

C. Pilier 2 : Le "Mindset Investisseur" (Changer de perspective)

Pour être résilient, votre état d'esprit doit radicalement changer, notamment votre rapport à l'échec, au temps et à l'argent.

Savez-vous ce qui différencie les entrepreneurs qui prospèrent des autres ? Ce n'est pas (seulement) l'idée révolutionnaire. C'est leur état d'esprit : le "mindset investisseur".

1. Qu'est-ce que le Mindset Investisseur ?

Avoir un "mindset investisseur", c'est voir chaque décision et chaque action comme un investissement vers le futur.

Vous arrêtez de penser en termes de "coût" et commencez à penser en termes de "retour sur investissement" (ROI). Que ce soit du temps, de l'argent, des ressources ou des relations, tout est vu comme un investissement potentiel qui peut générer un retour.

Cela change tout dans votre approche :

  • Une vision à long terme : Avoir ce mindset vous permet de garder une vision à long terme. Tandis que certains se concentrent sur le profit immédiat, vous, vous regardez vers l'horizon. Pensez à Jeff Bezos : il a fondé Amazon et a continué à investir dans de nouveaux domaines pendant des années, même lorsque cela ne semblait absolument pas rentable à court terme . Il investissait dans une vision.
  • Une prise de décision éclairée : Ce mindset améliore radicalement votre processus de prise de décision. Vous commencez à évaluer le potentiel de retour sur investissement de chaque choix. C'est ce qui a permis à Mark Zuckerberg de refuser une offre d'un milliard de dollars de Yahoo. Il a estimé que le potentiel à long terme de Facebook était bien supérieur .
  • La résilience face aux échecs : C'est peut-être le point le plus important. Les entrepreneurs avec ce mindset savent que l'échec fait partie intégrante du processus. Ils appliquent cette fameuse phrase : "Parfois, vous gagnez, parfois, vous apprenez". L'échec n'est pas une fin, c'est une leçon coûteuse. Pensez à Steve Jobs, renvoyé de sa propre entreprise, Apple. Il a utilisé cet "échec" pour fonder NeXT et Pixar, avant de revenir transformer Apple en géant mondial .

2. Le "Money Mindset" : L'argent est-il une ressource ou un levier ?

Parlons franchement. Depuis que vous vous intéressez à l'entrepreneuriat, vous avez dû voir fleurir ces posts sur le "money mindset". On vous martèle qu'il faut un "état d'esprit d'abondance" pour attirer la "richesse" .

Est-ce factuel ou du bullshit complet ?


La vérité est pragmatique. Votre rapport à l'argent conditionne absolument toutes vos décisions stratégiques. Identifions les trois visions principales :

  • Vision 1 (Limitante) : L'argent = Ressource C'est la vision la plus répandue. Vous échangez votre temps contre de l'argent. Et puisque votre temps est limité, l'argent l'est aussi. C'est la mentalité du salarié, la fameuse "RAT race (métro, boulot, dodo)". Dans cette vision, vous courez constamment après l'argent.
  • Vision 2 (Peur) : L'argent = Disparaît C'est la vision de la peur. Avec l'inflation, 1€ aujourd'hui vaut moins demain. Cette vision conduit à deux extrêmes : soit la thésaurisation par peur de l'avenir, soit le "vivre dans l'instant" parce que tout va disparaître. Dans les deux cas, l'argent contrôle vos décisions par la peur.
  • Vision 3 (Investisseur) : L'argent = Se crée C'est là que le "money mindset" prend son sens. L'argent devient un levier. Vous comprenez qu'investir (que ce soit dans l'immobilier, la bourse, votre entreprise, ou en vous-même) est une opportunité de multiplier cet argent. Pour un entrepreneur, reporter une initiative que vous savez rentable est absurde. Il est bien plus pertinent d'emprunter pour réaliser ce projet maintenant et rembourser au fil du temps . L'argent travaille pour vous, au lieu que vous échangiez votre temps contre lui.

Attention : ce n'est pas juste de la pensée positive. Ce n'est pas en "visualisant" l'abondance que vous réussirez si vous tombez dans toutes les arnaques pour débutants.

Adopter cette approche nécessite d'acquérir des compétences, une expérience et un jugement sûr. Vous ne développerez cette confiance qu'en passant à l'action. Commencez par de petits investissements que vous n'avez pas peur de perdre. Et n'oubliez jamais le meilleur investissement : celui que vous faites en vous-même . Une formation à 10 000€ vous fait de l'œil ? Si vous pensez la rentabiliser sur le moyen terme, n'hésitez pas ! 

Guide de la croissance PME

D. Pilier 3 : L'Action et l'Adaptabilité (Sortir de sa Zone)

Votre vision est claire et votre état d'esprit a changé. Mais la résilience ne se construit pas en méditant sur un coussin. La résilience se forge dans l'action, et surtout, dans l'action inconfortable.

  • Qu'est-ce que la zone de confort ? Vous la connaissez bien. C'est cet endroit agréable où l'on fait ce qu'on maîtrise. C'est votre zone de génie, là où vous êtes certain de réussir. C'est un refuge qui vous donne un sentiment de sécurité. Le problème ? Aucune croissance n'y est possible.
  • Pourquoi en sortir ? Parce que l'entrepreneuriat vous y force. C'est aussi simple que cela. Vous n'avez pas le choix. Vous devez vendre, même si vous détestez ça. Vous devez communiquer sur les réseaux sociaux, même si vous n'aimez pas vous exposer. Vous devez pitcher votre projet devant des investisseurs, même si parler en public vous terrifie .
    C'est en sortant de cette zone que vous allez :
    • Découvrir de nouvelles compétences (et réaliser que vous êtes capable de vendre !).
    • Améliorer radicalement votre confiance en soi.
    • Trouver de nouvelles opportunités que vous n'auriez jamais vues depuis votre bureau.
    • Et surtout, surmonter vos peurs.
  • Accepter l'erreur (le grand défi du perfectionniste) Pour agir, vous devez vous libérer de ce que nous avons vu en Partie 1 : la peur de l'échec. L'erreur n'est pas l'ennemi. Elle est une source précieuse d'apprentissage. C'est un simple feedback du marché.
    Adoptez une mentalité de croissance: vous n'échouez pas, vous apprenez. D'ailleurs, vous seriez surpris de voir combien de fois les erreurs cachent souvent de bonnes surprises, comme une nouvelle idée de produit ou un meilleur angle marketing.

De l'offre au client

E. Pilier 4 : Le Système de Soutien (Ne plus jamais être seul)

Nous arrivons au dernier pilier, et c'est peut-être le plus grand contre-pied à la mythologie de l'entrepreneur. Le driver "Sois fort", ce piège qui vous fait croire que vous devez tout gérer seul, est votre ennemi.

Vous pensez que la résilience, c'est encaisser les coups sans rien dire? Que demander de l'aide est un signe de faiblesse? C'est le meilleur moyen de vous isoler et de foncer droit vers l'épuisement.

La résilience n'est pas l'endurance solitaire ; c'est votre capacité à utiliser des ressources, y compris humaines.

  • S'entourer des bons entrepreneurs En entrepreneuriat, plus que nulle part ailleurs, le réseau est très important. Mais attention, je ne parle pas seulement de vos clients, de vos prescripteurs ou de vos partenaires commerciaux. Je parle du groupe d'entrepreneurs dont vous faites partie. De vos pairs. De ceux qui doutent, eux aussi.
  • Vaincre la véritable solitude du dirigeant Pourquoi cette distinction ? Parce que la vraie difficulté, quand on est entrepreneur, c'est quand on n'a personne à qui se confier. Personne qui comprenne réellement votre motivation et votre investissement. Votre entourage, aussi bienveillant soit-il, ne voit souvent que les "success stories", la liberté, et imagine l'argent. Ils ne comprennent pas pourquoi vous doutez, pourquoi vous vous investissez autant, ni la charge mentale phénoménale que vous portez.
  • La force du collectif L'importance d'un groupe de pairs est inestimable. Je le dis souvent : ma meilleure trouvaille a été de créer un groupe d'entrepreneurs motivés. C'est un espace où la vulnérabilité est une force. Dans ce groupe, les membres échangent sur leurs difficultés, s'encouragent et progressent. C'est là que vous obtenez une vision différente, du recul, ou des idées pour redresser une situation.
    Un tel groupe vous permet de regrouper les stratégies (la confiance en soi, la vision systémique, le soutien) pour atteindre un niveau de résilience bien plus élevé. Mais attention au choix de ce groupe : il peut tout autant vous tirer vers le haut que vous entraîner vers le bas.

Conclusion : Glorifier le Chemin

Être entrepreneur, vous le vivez au quotidien, est une charge mentale phénoménale. C'est un parcours fait de variations extrêmes d'émotions et, nous l'avons établi, d'un doute permanent.

Nous avons identifié ensemble les freins invisibles qui mènent à l'épuisement: le piège paralysant du perfectionnisme, vos drivers inconscients qui vous sabotent sous stress, et le mythe toxique du "hustler" qui vous fait croire que dormir est une option. Les identifier est la première étape cruciale pour les désamorcer.

Face à cela, la résilience est votre atout le plus indispensable. Ce n'est pas une qualité innée, c'est une compétence. Elle se cultive activement en :

  • Posant des limites claires pour vous protéger et respecter vos propres besoins.
  • Définissant une vision (votre Ikigai) et des objectifs clairs pour garder le cap dans la tempête.
  • Adoptant un "Mindset Investisseur" qui voit l'échec comme un simple apprentissage et l'argent comme un levier.
  • Agissant en dehors de sa zone de confort pour renforcer votre confiance et découvrir de quoi vous êtes capable.
  • Et surtout, en vous entourant d'un réseau de pairs pour briser la solitude et normaliser vos difficultés.

Arrêtons de faire rêver les gens avec des résultats et apprenons à glorifier le chemin et le travail. Si vous avez une entreprise qui marche, soyez transparent. Décrivez les difficultés que vous avez surpassées pour y arriver . Racontez l'époque où vous mangiez des pâtes pour tenir un mois de plus financièrement.

L'entrepreneur doute, et c'est normal. Le but de ce dossier n'est pas d'éliminer ce doute. Le but est d'apprendre à avancer avec lui.


Mindset de l'entrepreneur avancé
SAS CREASILA, Bouchra Benkassem 10 novembre 2025
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