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Management par le point de bascule

Point de bascule

La stratégie d’entreprise est un monde passionnant. Il y a beaucoup de théories pour savoir comment construire une stratégie ou savoir quelle stratégie appliquer selon un contexte particulier. Or, dès lors que l’on se lance dans une stratégie, cela implique des changements voir des transformations complètes de la façon de travailler dans l’entreprise. C’est là qu’intervient le concept du management par le point de bascule. Il répond à la problématique suivante :

Comment réussir une transformation rapidement et sans ressource supplémentaire ?

J’ai découvert ce concept grâce à la nouvelle édition du bestseller Stratégie Océan Bleu de W. Chan Kim et Renée Mauborgne.

Transformation big bang ou progressive ?

J’ai eu l’occasion d’observer et de vivre plusieurs transformations, et s’il y a une chose que j’ai pu constater c’est que deux approches se font face : la stratégie big bang ou la stratégie progressive. Or, dans les deux cas il y a souvent des points de complexités qui mènent à l’échec.

La stratégie big bang

Dans la stratégie big bang, on transforme toute l’organisation d’un coup. On prépare tout en processus de transformation à mettre en œuvre, et le jour J on bascule de l’organisation précédente à la nouvelle organisation.

Avec cette façon d’aborder la transformation on obtient des résultats probants :

En revanche on peut y constater beaucoup de pertes :

Sink or swim

La stratégie progressive

La stratégie progressive par opposition au big bang est une approche où l’on va commencer la transformation par une petite partie de l’entreprise puis l’étendre au fur et a mesure.

Les avantages de cette approche, en opposition au big bang sont :

Par contre cette approche n’est par exempt d’inconvénients :

Une approche entre deux ?

Le point de bascule est une approche qui va se positionner entre les deux stratégie évoquées. En effet, elle va avoir pour but une action progressive mais sans ressources supplémentaires et avec une rapidité proche du big bang !

Le point de bascule, qu’est-ce ?

Pour introduire ce qu’est le point de bascule, voilà une citation de Malcolm Gladwell, celui qui diffuse largement l’approche depuis 2003 :

De petits changements peuvent avoir des effets considérables. Tout dépend du moment où les changements sont apportés et de la manière dont ils sont faits.

Malcolm Gladwell, Le Point de bascule

Le principe du point de bascule est importé de l’univers de l’épidémiologie.

Avec la crise sanitaire de la Covid-19 nous avons tous conscience de la capacité d’une maladie à devenir une épidémie voire une pandémie. Il suffit de pas grand chose. Il faut des personnes contaminées, et un taux de contamination du virus suffisamment important pour qu’il se propage rapidement. Dès lors qu’il y a suffisamment de personnes contaminées, alors il y a de grandes chances pour que toute la population le devienne.

Voilà ce qu’est le principe du point de bascule : atteindre une masse critique transformée dans une entreprise pour que cela fasse effet boule de neige et que la transformation s’étende à l’entreprise entière.

Management par le point de bascule

Le management par le point de bascule va donc être d’utiliser le principe du point de bascule dans un contexte organisationnel pour repenser le leadership d’une transformation.

Pour cela commençons par utiliser le principe de Pareto : 80% des effets sont produits par 20% des causes. Grâce à cette approche on est capable d’identifier les zones de l’entreprise qui sont les plus à même de créer beaucoup de résultats. Par zone, j’entends :

Attention à la maitrise du point de bascule

De la même manière qu’une épidémie, il ne s’agit pas ici de perdre le contrôle.

D’abord, le point de bascule n’est pas un effet papillon. En effet, l’un est régi par trouver un déclencheur et l’accompagner jusqu’à l’objectif lorsque l’autre est issu de la théorie du chaos sur laquelle nous n’avons pas de levier.

Ensuite, mettre en place l’effet de bascule peut créer deux phénomènes qu’il va falloir éviter.

Le premier phénomène est illustré par le “téléphone arabe” ou le principe de rumeur. Je ne sais pas si vous vous êtes déjà amusés à l’école à créer des rumeurs et les voir se répandre. Dans tous les cas, ce qu’on peut en retenir c’est qu’une rumeur ne nous appartient pas. Elle va s’amplifier, se modifier et peut-être même se retourner contre nous. C’est pour cela que manager le point de bascule doit passer par une totale transparence entre les acteurs et de la formation pour éviter cet effet indésirable.

Le deuxième phénomène est illustré par les fake news sur les réseaux sociaux. La problématique ici c’est qu’il est quasiment impossible de sortir d’un groupe de pensée. Lorsqu’on est dans un groupe, les robots des réseaux sociaux vont nous pousser les informations que le groupe en question a l’habitude de consulter. Mais les robots ne font qu’accentuer un phénomène existant dans la société, ou une entreprise. Dès lors que plusieurs personnes se côtoient et partagent souvent les même idées, alors l’ouverture sur de nouvelles idées, ou des idées contradictoires est très difficile. Cette difficulté peut être évitée en repérant ces groupes, et en identifiant si les leaders pourront être moteur de la transformation ou non. Si ce n’est pas le cas, la solution sera alors de casser ce groupe.

En conclusion

Le management par le point de bascule, est une approche réellement efficace pour mener une transformation à grande échelle rapidement et sans ressource supplémentaire.

Savez-vous identifier dans votre entreprise ou votre équipe des tâches qui donnent de très bons résultats ? D’autres qui sont moins performantes ? Allez-vous essayer l’approche par le point de bascule pour améliorer vos résultats ?

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