Pour s’adapter rapidement aux changements dans un monde où des contraintes et besoins nouveaux apparaissent tous les jours il est nécessaire de comprendre la notion d’empirisme. La théorie est simple : nos connaissances viennent de l’expérience. En pratique pourtant on choisit souvent d’étudier beaucoup un sujet avant de se lancer dans la mise en œuvre. C’est très compréhensible, notre culture veut qu’on fasse des longues études avant de se lancer dans le monde du travail. Donc on va voir grâce au marshmallow challenge ce qu’il en est !
En effet, on aime beaucoup la pédagogie par la mise en situation chez CreaSila. Du coup, on vous propose cet atelier qui va vous prouver que parfois expérimenter est plus bénéfique que bien étudier son sujet. Effectivement, les expériences réalisées de cet atelier montrent que les enfants en maternelle sont plus performants que des ingénieurs.
Les User Stories de l’article
- En tant que Patrick manageur d’équipe je souhaite apprendre à mon équipe à expérimenter afin d’ oser innover plus.
- En tant que chef d’entreprise je souhaite faire travailler mes équipes sur un exercice commun afin de les faire mieux collaborer.
- En tant que coach agile je souhaite animer un atelier afin de faire découvrir aux managers / scrum masters l’intérêt de l’empirisme et des cycles courts
Objectifs de l’atelier Marshmallow Challenge :
Le Marshmallow challenge a pour principal objectif de créer une dynamique d’empirisme avec un simple jeu. Que ce soit une découverte en cours de jeu ou lors du débriefing, les participants maîtriseront :
- La nécessité de faire confiance à l’expérience pour avancer plutôt que les grandes théories sur le papier
- La notion de Fail Fast
- Et pourquoi pas le travail en équipe …
Pré-requis
- De l’espace pour circuler
- Préparer pour chaque équipe :
- des chaises et 1 table par équipe.
- Environs 1 mètre de ruban adhésif. (Personnellement je donne le rouleau donc je ne m’amuse pas à mesurer la quantité utilisée.)
- 1 mètre de ficelle solide .
- 20 spaghetti épais et crus (ce n’est pas pour manger !).
- 1 marshmallow (taille standard, attention à ne pas prendre les mini-marshmallow).
- Ajoutez 1 paire de ciseaux pour couper plus facilement la ficelle et le scotch.
- 1 mètre
- Optionnel :
- Le reste du paquet de marshmallow à partager pendant l’atelier. (Le Marshmallow Challenge, n’est pas un concours de nourriture par contre 😂)
- Un projecteur pour afficher les explications et le compte à rebours pendant l’atelier.
- De la musique pour faire monter la pression pendant l’exercice. Effectivement il m’arrive d’être sadique 😈.
Participants et durée
Il faut environs 1 heure pour ce Marshmallow Challenge :
- 10 minutes d’abord pour accueillir les participants et expliquer les règles du jeu
- 7 minutes ensuite pour constituer les équipes, les installer à leur table et ramener le calme dans la salle (3 s’ils sont sages)
- 18 minutes pour l’atelier
- 25 minutes enfin, pour débriefer et clôturer l’atelier
Déroulement
D’abord, expliquer les règles du jeu du Marshmallow Challenge :
- Construire la structure la plus haute possible sur le plan de la table et qui soit autonome (tient toute seule : n’est pas consolidée par un objet extérieur)
- L’équipe gagnante sera celle qui aura la plus grande structure mesurée de la surface de la table jusqu’au marshmallow.
- Seuls les éléments fournis : disponibles sur la table sont utilisés pour la construction
- Comme vous devinez il faut que le marshmallow entier soit tout en haut de la structure.
- Vous pouvez altérer tous les éléments fournis sauf le marshmallow. Vous pouvez couper la ficelle, le scotch ou les spaghettis si nécessaire.
- Au bout des 18 minutes, vous ne pouvez plus toucher à la structure. Si vous y touchez, on considère qu’elle ne tient pas toute seule : elle ne sera donc pas validée.
Ensuite, après vous être assuré que toutes les équipes ont compris les consignes, vous pouvez :
- Afficher et lancer le minuteur.
- Vous penserez à indiquer ensuite la moitié et le quart du temps restants.
- Prévenir quand il ne reste qu’une minute pour lâcher la structure.
- Circuler dans la salle pour observer le processus et les interactions dans chaque équipe.
- Rappeler les règles si vous voyez des consignes non respectées…
Enfin, quand le temps sera terminé :
- Demandez à toutes les équipes de s’éloigner de la table.
- Passez à chaque table pour mesurer la structure de la surface de la table au marshmallow
- Demandez ensuite à chaque équipe d’expliquer rapidement (30 secondes) comment ils s’y sont pris pour construire la tour du Marshmallow Challenge :
- est-ce qu’ils ont fait des plans ?
- combien de tentatives ils ont faites ?
- est-ce qu’ils y sont arrivés du premier coup?
- …
- Annoncez enfin l’équipe gagnante. Applaudir l’équipe, offrir un prix…
Débriefing
Demandez aux équipes, ce qu’elles retiennent de l’exercice. Quelles sont les bonnes pratiques qu’ils ont mis en œuvre ? Ce qu’ils feraient différemment s’ils devaient le refaire ?
Expliquez que les équipes qui réussissent le mieux le Marshmallow Challenge sont les enfants de maternelle. Les clés de la réussite dans ce jeu sont en effet :
- Faire des prototypes
- Apprendre de ses erreurs
- S’améliorer
- Utiliser le temps pour tester : effectivement si une équipe passe du temps à planifier elle vérifie ses hypothèses trop tard
- Si la tentative de construction se fait sur les dernières minutes l’équipe n’a pas le temps de corriger ses hypothèses fausses avant la fin du jeu.
- Croiser avec le triangle d’or projet :
- Le périmètre c’est la hauteur de la structure : ajustable
- Le délai est de 18 minutes : fixe
- Le coût c’est les membres de l’équipe et le matériel alloué à l’exercice : fixe
En conclusion
Cet atelier Marshmallow Challenge, court et convivial, est excellent pour amorcer une transition vers un mode de travail empirique ou agile. En fait, vous encouragez vos équipes à oser, proposer et innover. Cet atelier vous permet également d’introduire une culture du prototype et de l’expérimentations.
Même si ce n’est pas le but de cet exercice, une équipe avec laquelle j’avais travaillé cet atelier en avait déduit qu’ils avaient de nombreuses compétences et qu’ils pouvaient être complémentaires et collaborer au quotidien. En effet, cette équipe dont les membres travaillaient indépendamment les uns des autres avait compris qu’en s’entraidant ils pouvaient réaliser de meilleurs résultats.