Le jargon en entreprise, entre cohésion et réduction d’innovation

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Il y a quelques jours, nous avons initié notre Jira pour le suivi de notre activité en équipe 🥳 . Pour l’occasion, nous avons démarré le premier sprint sur l’outil et créé un beau Kanban pour le suivre. J’avais nommé l’une des colonnes “Recette”. Et là Florent, notre stagiaire nous arrête pour demander ce que c’est 😮. Depuis 10/13 ans que j’utilise ce mot dans le jargon informatique en entreprise, j’avais oublié que pour le commun des mortels il désigne une recette de cuisine. Moi qui prône l’Agile, ses valeurs et ses principes, je commençais mal !

Cela m’a amenée à réfléchir sur les jargons et leurs bénéfices / coûts dans le monde du travail.

Pourquoi j’utilise du jargon en entreprise

Lorsque la langue Française propose des mots génériques pas assez spécifiques, la technique ou l’usage quel que soit le métier est d’en fournir d’autres plus précis. Cela permet de gagner en précision et réduire le risque d’erreurs dans les communications.

D’autres jargons viennent d’autres langues : on se forme et documente en Anglais dans certains métiers. Et à force d’écouter des vidéos, podcasts et de lire des articles utilisant un mot, on finit sans s’en rendre compte par l’utiliser avec ses pairs.

Cette parodie proposée des Inconnus il y a une trentaine d’années est proche de ce que j’ai pu constater dans la plupart des entreprises !

Certains jargons sont des moyens mnémotechniques et qui permettent de gagner du temps quand on en parle. On vous a parlé déjà d’objectifs SMART (spécifique, mesurable, atteignable, réalisable, limité dans le temps). Et de user stories INVEST( histoire utilisateur indépendante, négociable, apporte de la valeur, estimable, small (petite) et testable) !

Et dans les réflexions en équipes cela permet d’aller tellement plus vite que de ré-expliquer chaque hypothèse.

Pourtant le jargon peut brider l’innovation

Justement en abordant le sujet de la réflexion, quand on utilise le jargon, on exclut automatiquement les non-experts de l’échange. Et parfois cette exclusion est à dessein ! Voilà une autre illustration des Inconnus pour la route !

Or ces non-experts ont un regard extérieur, une expérience et des savoirs différents qui pourraient être pertinents. A force de discuter entre experts on ressasse parfois les mêmes idées et croyances. Tandis qu’un non-expert apporte une fraîcheur, un remise en question des croyances et souvent ouvre des pistes nouvelles.

Il ne faut pas oublier que ce n’est pas parce qu’on n’est pas expert d’un sujet qu’on ne peut pas comprendre de quoi il s’agit. Je suis bien placée pour le savoir : dans le cadre de mes coachings, je suis intervenue dans différents secteurs d’activités : assurances, énergie, aéronautique, automobile, ressources humaines… A chaque fois, j’ai du monter en compétence rapidement et assister à des réunions d’experts afin de les aider à perfectionner leur fonctionnement.

C’est justement en demandant aux experts de reformuler et en demandant un dictionnaire des jargons de l’entreprise que j’ai réussi à m’intégrer à chaque fois.

Du coup, l’usage de jargon peut couter cher à l’entreprise

S’il me fallait un peu de temps pour comprendre le secteur d’activité, ce temps augmentait considérablement lorsque le jargon était très -trop- présent. Il en est de même avec toutes les nouvelles recrues dans une équipe. Elles doivent à la fois comprendre leur futur travail et les échanges qui les entourent.

La lecture d’un mail devient pour eux 2 / 3 fois plus longue. Mais pour les plus anciens c’est aussi le cas ! En effet, avez-vous déjà échangé avec un autre service au sein de votre entreprise ? Leur jargon vous oblige à faire des recherches ou des aller/retour pour comprendre le fond de la question.

Il y a des situations où c’est encore plus pénalisant car elles incluent la relation client. Quand on montre à un client un produit afin de lui vendre et qu’il ne comprend pas. Le client et le commercial ont perdu leur temps et en plus le commercial sait que le client a peu de chances de lui donner une deuxième chance.

Ainsi il a perdu son temps de prospection, déplacement, réunion et a participé à gâcher la réputation de son entreprise.

En réalité, le jargon induit des incompréhension dignes de langues différentes. A chaque fois qu’un nouveau mot de jargon est créé, c’est un potentiellement nouveau langage qui naît.

Qu’en dit le coach ?

Pour ma part, quand je ne comprends pas et que j’ai déjà fait répéter 2 fois j’ai trop honte de redemander. Je suis sûre qu’on est nombreux à faire cela. Certains notent et vont chercher plus tard, d’autres cherchent tout de suite au risque de perdre le fil de l’échange. Dans tous les cas, l’usage de jargon bride la communication. Il faut donc le réserver pour le moment où l’on s’adresse à des pairs.

J’inclus dans ce cas, les mots complexes de la langue que seuls 2% de la population comprennent. Quand un politicien commence un discours par un mot réservé aux érudits, il a perdu 98% son auditoire qui est en train de dépoussiérer son Larousse.

L’usage de jargon permet toutefois de renforcer la confiance en soi. Quand on y a recours c’est dans une volonté de renforcer notre crédibilité. Or c’est une croyance qui ne se confirme qu’auprès des experts.

Une étude présentée dans le Harvard Business Review de ce mois-ci indique que quand on focalise sur ce que les autres pensent de nous, on aurait tendance à utiliser plus de jargon. A contrario quand notre priorité est de passer clairement un message, notre discours a tendance à être plus accessible.

Un dernier point et non des moindres sur le jargon est qu’il renforce le sentiment d’appartenance à un groupe entre utilisateurs d’un jargon. D’un autre côté il exclut les autres.

En conclusion

Quand on parle la même langue que quelqu’un on s’attend à le comprendre. Or souvent, le jargon casse la communication et la collaboration. Alors que c’est déjà compliqué sans avoir à en rajouter. Il y a déjà suffisamment de barrières à la communication : distraction (téléphone, ordi,…), bruit, interruptions, manque de concentration, barrières culturelles et linguistiques, handicaps visuels et auditifs, mouvement, modes de communications différents…

Dès lors qu’une équipe se crée, une micro-culture se crée et le langage en fait entièrement partie. C’est pour cela que nous avons tous tendance à naturellement développer un jargon au sein d’une structure, d’une équipe ou d’un groupe.

Le plus important est donc d’en avoir conscience et de savoir faire la part des choses pour ne pas perdre son interlocuteur. Mais que faire si le jargon est tellement ancré que la conscience n’est pas possible ?

Pour remédier à cette question, plusieurs entreprises embauchent des consultants que Nicolas surnomme “M. google traduction”. Ils sont là pour faire en sorte que les communications passent bien. Ils remettent le débat sur les rails quand deux équipes utilisent le même jargon pour désigner des concepts différents…

D’ailleurs si vous percevez ce genre de difficultés dans votre travail : des incompréhensions qui viennent sûrement de “langages différents”, n’hésitez pas à nous contacter !

Et vous, quels jargons utilisez-vous dans votre entreprise ? Comment vous vous assurez d’être compris ? Et surtout comment réagissez-vous quand vous ne comprenez pas ?

Une dernière situation pour la route …

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