Biais d’autorité : exercez votre esprit critique !

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J’ai regardé récemment sur Netflix le film Français : Jamais le premier soir. On y voit Alexandra Lamy qui se plonge suite à une déception amoureuse dans des livres de développement personnel. Elle change complètement sa vie pour suivre les préceptes dictés par ces livres. Elle change au point de se renier elle même. Au point de renier sa propre personnalité. Ce film m’a rappelé à quel point nous sommes capables de prendre pour argent comptant des écrits, ou encore des paroles de personnes, de professeurs, d’auteurs ou encore de médias, de gourous et d’influenceurs. C’est pourquoi je souhaitais parler du biais d’autorité.

Le biais d’autorité c’est notre tendance à donner plus de valeur à ce que dit une autorité. L’argument d’autorité est une illustration parfaite de quand on fait appel à ce biais. Un argument d’autorité est sensé apporter la valeur de son auteur et donc être accepté sans négociation ou remise en question.

Le terme autorité étant très vague, il inclura selon les personnes : un responsable, quelqu’un de plus âgé, quelqu’un de plus religieux (prêtre, imam, ..), un journal, un média, un livre, un expert, un professeur, wikipedia … On part du principe que ces autorités sont plus susceptibles d’avoir raison. On remettra donc moins en question ce qui provient de ces sources.

Par exemple :

  • Elles sont bizarres tes crêpes
  • J’ai appris à les faire en Bretagne
  • Ah ok …

– Où as-tu appris à faire tes crêpes ? Je les trouve bizarres …
– J’ai appris à les faire en Bretagne …
– A d’accord, je ne devais pas connaître les vraies crêpes alors …

Ici la Bretagne est l’argument d’autorité sur la qualité des crêpes, on ne remettra pas en question le savoir-faire.

Fonctionnement du biais d’autorité

Le pouvoir du biais d’autorité est proportionnel à notre connaissance sur le sujet concerné et notre respect de la personne invoquée.

Un enfant aura tendance à ne pas remettre en question (ou peu) les informations fournies par ses parents. L’adulte prendra plus de recul.

De même si on connait peu un sujet on croira sur parole l’expert qui intervient dans un reportage. Lorsqu’on s’y connait un peu plus on remettra d’abord le statut d’expert en question et donc les informations encore plus. N’oubliez pas que les journalistes et présentateurs ont tendance à utiliser le mot expert un peu légèrement surtout dans les sujets d’actualité qu’ils sont pressés de couvrir.

De même quand on lit un livre on a plus tendance à croire ce que l’auteur a écrit. Pourtant on a le droit de faire des recherches et vérifier. Le fait d’éditer un livre ou d’avoir réalisé quelques ventes ne veut pas toujours dire que ce qui est écrit est juste ou vrai. N’oublions pas que même les docteurs se trompent :

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Le biais d’autorité est gênant quand …

Quand on va au garage faire réparer sa voiture et qu’on est obligé de croire sur parole le garagiste qui veut tout changer.

Quand on change son mode de vie pour faire comme une autorité. Ce n’est parce que certains entrepreneurs qui ont réussi se lèvent à 6 heures du matin que vous devez vous lever à 6 heures aussi. Potentiellement vous lever à cette heure là vous rendra juste fatigué et réduira votre énergie pour toute la journée.

Enfin, une autre utilisation gênante est lorsque les managers imposent leur vision à leurs équipiers. L’échange et la confrontation des visions est beaucoup plus constructive.

Le biais d’autorité est utile pour

Eviter des débats et des conversations interminables quand on essaie de résoudre une question. En effet, si on doit rééxpliquer la roue à chaque fois on n’avance pas.

Dans ces cas je vous propose de bien présenter votre argument : qui est l’expert, ce qui fait de lui un expert et l’information. Libre à la personne qui reçoit l’information d’aller faire ses recherches après.

Solutions de contournement

En entreprise, les symboles d’autorité que sont l’utilisation du vouvoiement, l’uniformatisation des bureaux ou encore les uniformes peuvent générer des biais. Les supprimer peut permettre de retrouver l’esprit critique de chacun.

Ensuite chacun est responsable de valider le nom de l’autorité, sa réelle compétence sur le sujet et le degré de criticité de l’information donc s’il faut la vérifier ou si c’est une hypothèse ayant peu d’impact.

En équipe ou en tant que manager notamment, évitez absolument de donner un avis en disant que ça vient du N+1. Ça veut juste dire que vous n’êtes pas capable de vous approprier l’idée générale … Que va penser l’équipe quand vous direz « je ne suis pas d’accord mais le N+1 veut faire ça » ? Vous risquez de semer le doute dans l’équipe.

Et surtout ne faites pas comme Alexandra dans le film, ne prenez pas pour argent comptant ce que dit chaque « coach » ou assimilé que vous rencontrez. Pour les sujets structurants comme en développement personnel, prenez le temps de tester et de forger votre propre avis !

Si vous êtes intéressé pour creuser un peu plus cette notion de biais cognitif, je vous propose d’aller lire notre autre article sur le sujet.

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